Ma review du nouvel album, que j'aurais dû poster il ya pas mal de temps!
Bag It Up : ouverture EXCEPTIONNELLE. Après coup, je me suis dit que si Oasis sortait un nouveau son, différent de la mollesse de Don’t Believe the truth, j’aurais voulu qu’il ressemble à ça. Un morceau très efficace, qui monte constamment en puissance, avec des changements de rythme déstabilisants, mais jouissifs. Le petit intermède avant le refrain, et sa batterie martiale (qui se poursuit après), marquent un contraste salvateur. Et quel refrain, rageur, pêchu, avec une seconde voix de Noel au top. Bag It Up est une claque monumentale, et dieu sait que je n’en ai pris aucune avec Oasis depuis… allez, je ne vais même pas le dire). Le meilleur morceau de l’album pour moi, et qui ferait un single parfait pour prouver à la populace qu’Oasis en a dans le ventre. À son écoute, j’imagine des hélicoptères US survolant le Vietnam. Je ne sais pas pourquoi. Bag It Up va avoir une portée écrasante en live, un rouleau compresseur sonique, tout comme The Shock of the Lightning.
The Turning : Morceau paradoxal. Couplets plutôt banals, joli rythme néanmoins. Dans sa première partie, la guitare et les cœurs s’accordent mal avec la mélodie du refrain, et rendent l’ensemble mitigé, bancal. Mais arrivé à la moitié du morceau, et son solo de guitare exceptionnel (ça fait combien de temps qu’on avait pas eu droit à ça? Noel a enfin bougé son c…, et c’est la classe), le refrain devient plus cohérent musicalement, et on ressent alors des vibes très Oasiennes, et une énergie rassérénante. Un final vraiment plaisant, même si les cœurs auraient pu être plus marqués.
Waiting For The Rapture : premier morceau réellement bourrin de l’album. Une rythmique lourde, âpre, qui ne varie pas d’un iota tout au long du morceau, et qui le rend lancinant, presque trop. Le titre ne décolle jamais, du moins jusqu’à ce que la batterie ne mette un peu plus de punch au 2e couplet, et que sur la fin, Noel ne se décide à varier un peu ses vocalises. Très bonne voix tout de même, mais un solo prévisible. Rien d’exceptionnel pour moi.
The Shock of the Lightning : Tiens, Oasis qui fait du Oasis ? Inespéré. Je n’avais plus ressenti ce genre d’accroche IMMÉDIATE, et totalement absente de Don’t Believe the Truth, depuis des lustres. Moi qui suis un ardent défenseur du son Oasis à l’ancienne (sans être passéiste). Le riff est furieux, le premier couplet dévaste tout. La voix de Liam est bluffante, très aérienne, d’autant qu’il chante haut, mais avec une apparente facilité. Ça sort tout seul. Ce « come in, come out, tonight » m’a flingué les oreilles de bonheur… Pour le refrain je suis plus partagé, car selon moi, il ne parvient pas à faire exploser la chanson. Et pourtant elle avait le potentiel pour devenir un titre majeur. Mais Oasis semble fâché avec les refrains, et surtout les amorces de refrain (à savoir qu’ils passent constamment directement du couplet au refrain, alors qu’une transition est souvent précieuse pour mettre le feu aux poudres). Un excellent titre malgré tout, et le meilleur single depuis Go Let it Out. Dieu que la niaiseuse et poussive Lyla est loin.
I’m Outta Time. D’emblée, les « lalala » m’ont fait tilter. Le morceau en lui-même est sympa, une jolie mélodie, très mélancolique. Les sonorités Lennoniennes sont plus qu’évidentes (très troublant, mais prenons-le comme un hommage), et un peu faciles. Le refrain et les tournures de phrase sont superbes, je le reconnais. Mais la magie n’opère pas, que ce soit pour la première écoute, ou la dixième. Je ne me l’explique pas. Je trouve qui plus est qu’elle casse complètement le ton général de l’album, et vient un peu comme un cheveu sur la soupe. Je vais me faire détester, mais je fiche ce morceau comme « à tout pour plaire, mais simplement plaisant». Les couplets de Boy With the Blues m’ont davantage convaincu, en passant.
Get Off Your High Horse Lady : Un morceau qui fait voyager, à l’instar de Bag It Up, To Be There’s Life, ou The Nature of Reality. En l’écoutant, je m’imagine les bords du Mississipi, et un vieillard grattant sa guitare sur une chaise à bascule. Le morceau conserve toujours le même rythme, comme Waiting for The Rapture. Le refrain est quasi-inexistant. Néanmoins, il a une âme, un truc. Ne serait-ce que pour la prod, cette manière qu’à Noel de laisser « traîner » sa voix, et cet effet des plus ténus, étouffé. À écouter au coin du feu cet hiver. Plaisant (bis), mais pas transcendant.
Falling Down : Étrange. On est d’abord soufflé par la voix cristalline de Noel, et par la batterie de Zack, qui donne un côté « sur le fil » au morceau, comme suspendu. Falling Down dégage quelque chose de sombre et d’inquiétant. Si les couplets sont une réussite, je suis dubitatif par rapport au refrain, qui tombe un peu à plat, et à l’intermède psyché aux 2/3 de la chanson, archi bateau. Même la conclusion n’arrive pas à sortir de ce carcan, avec cette répétition épurée de fin de couplet (It’s all that I’ve ever known). C’est quand même une jolie tentative.
To Be There’s Life : Boom. Je n’avais rien entendu d’aussi mauvais, voire inaudible depuis Heathen Chemistry. Incompréhensible. Un morceau qui se répète sans arrêt jusqu’à l’exaspération, avec une mélodie exécrable, et un refrain qui sonne incroyablement faux (Let me come through…Let me take you). La ligne de basse n’empêche pas le naufrage. Absurde. Du sous, sous-Oasis.
Ain’t Got Nothing : allez hop, seconde daube d’affilée. Bourrin. Avec une structure déséquilibrée. Quelques sonorités Meaning of Soul, une bonne batterie, et de brèves fulgurances lors du refrain. Les voix aux 2/3 de la chanson sont affligeantes. L’ensemble est faible, très faible. Rien à dire de plus.
The Nature of Reality : Jamais deux sans trois. Un morceau pachydermique. Quand je l’écoute, je m’imagine un biker barbu sur la route 66, en train d’engranger les kilomètres sans vraiment savoir où il va. Oasis sait-il où il va avec cette chanson ? J’en doute. C’est complètement déconnecté, et à 1000 années-lumière du groupe de Manchester. Ou comment essayer de proposer un son différent en faisant voler en éclats son identité. Un titre qui fait voyager, certes, mais aux sonorités beauf, pataudes, sans relief. Aucun refrain. Lorsque le riff de guitare reprend, et que la batterie reprend son roulis lourdaud, j’ai envie de brûler le CD, le coffret, et toute la collec par dessus le marché. À oublier.
Soldier on : De nouveau des faussetés mélodiques (frieeeeeend), comme sur To Be There’s Life, mais l’ensemble tient debout. Comme d’habitude avec Liam, le morceau est à moitié fini, et il manque toujours un jeu ne sais quoi pour en faire un ensemble totalement abouti. L’atmosphère qui se dégage de cette chanson m’échappe un peu. On dirait qu’elle est fuyante, flottante, inaccessible. Un morceau pour s’évader, encore une fois, mais vers le vide. Liam chante, puis étire sa voix comme une longue complainte sans conviction. La batterie et la basse sont très présentes. Je ne saurais dire si j’apprécie ce trip, mais c’est une conclusion d’album cohérente. Absolument rien d’inoubliable cependant.