Nicolas Sarkozy revient sur le crédit d'impôt La fin de semaine dernière a vu la remise au Président de la République Nicolas Sarkozy de ce que l'on appelle le
"rapport Olivennes", du nom du PDG de la FNAC Denis Olivennes a qui avait été confiée en septembre dernier la tâche de rédiger une "
mission sur la lutte contre le téléchargement illicite et pour le développement des offres légales d'œuvres musicales, audiovisuelles et cinématographiques". A l'arrivée, un rapport d'une quarantaine de pages qui débouche, comme le rappelle Le Monde, sur "
un accord inédit et naguère impossible entre les ayants droit de la musique et du cinéma et les fournisseurs d'accès à Internet (FAI)". Qui revient aussi sur quelques éléments clés de ce texte : "
Le texte vise à ménager la liberté des consommateurs et le droit des créateurs. La mesure la plus marquante est celle qu'ont acceptée de mettre en œuvre les FAI, jusqu'à présent réfractaires à tout dispositif répressif : ils s'engagent à lutter plus efficacement contre les "petits" pirates par des sanctions appropriées. [...]
Tout comme les FAI, les plates-formes d'hébergement et de partage de contenus s'engagent par ailleurs à expérimenter les techniques de filtrages des contenus illicites, pour le moment peu aisés techniquement . Il n'aura évidemment pas fallu longtemps pour que le rapport Olivennes provoque quelques vives réactions, et notamment du côté de certaines associations de consommateurs, qui dénoncent une surenchère répressive. Pour l'
UFC Que Choisir, le rapport s'avère "
très dur, potentiellement liberticide, anti-économique et à contresens de l'histoire numérique". Même constat du côté de la
Ligue Odebi qui estime que si ce texte était adopté par le Parlement [ce qui devrait être fait avant l'été selon la ministre de la culture et de la communication Christine Albanel, ndlr] "
il est évident qu'une nouvelle mobilisation aurait lieu, et surtout que les ventes des industries culturelles chuteraient, contrairement à l'objectif fixé à la mission". Reste que le texte paraît aller dans le sens de ce que souhaite Nicolas Sarkozy, qui a pour l'occasion tenu un discours à l'Elysée suite à la remise du rapport Olivennes.
Et c'est ce discours sur le site de l'AFJV puisque Nicolas Sarkozy en profite pour revenir brièvement sur la situation de l'industrie du jeu vidéo en France. Une situation sur laquelle nous sommes plusieurs fois revenus, actuellement un peu à l'arrêt et notamment conditionnée à des aides publiques qui tardent à arriver. Ce sur quoi le Président Sarkozy s'est justement attardé : "
Je souhaite que le crédit d'impôt en faveur du jeu vidéo en cours d'examen à Bruxelles depuis près d'un an, puisse entrer rapidement en vigueur, pour freiner la fuite de nos talents et de nos entreprises à l'étranger et faire en sorte que la France - et donc l'Europe - retrouve sa compétitivité face aux studios nord-américains et asiatiques. J'ai parfaitement conscience que le jeu vidéo peut devenir un art important du XXIe siècle, s'il parvient à échapper aux dérives qui menacent un certain cinéma international, prompt à séduire et à divertir, mais impuissant à épanouir et à fournir du sens". Voilà donc au moins une bonne nouvelle : cette mesure n'a pas été oubliée. Reste à l'appliquer...
Source :
Gamepro.Fr